Taïsen Deshimaru
Le parcours de ce maître zen (sur France 2)
Taisen Deshimaru : Le Passeur du Zen en Occident
Né en 1914 à Saga, au Japon, dans une famille de samouraïs, Taisen Deshimaru a marqué l’histoire en introduisant le zen en Europe. Déchiré dans sa jeunesse entre la ferveur religieuse de sa mère et le matérialisme de son père, il entreprend une quête pour concilier ces deux mondes opposés. Cette quête le conduit auprès de Maître Kodo Sawaki, figure emblématique du renouveau du zen au Japon.
L’Apprentissage d’un Disciple
Sous la guidance de Kodo Sawaki, Taisen Deshimaru adopte la pratique de zazen tout en menant une vie sociale et familiale. Cette approche, voulue par son maître, lui permet de transcender la dualité entre vie spirituelle et matérielle. Peu avant sa mort, Kodo Sawaki l’ordonne moine et lui confie une mission essentielle : porter le zen en Occident.
Une Mission Audacieuse
En 1967, Taisen Deshimaru quitte le Japon pour la France, avec pour bagage une foi profonde et l’enseignement de son maître. Sans argent ni connaissance du français, il s’installe dans l’arrière-boutique d’un magasin diététique à Paris. Il y pratique zazen chaque jour, offre des massages shiatsu, et donne des conférences. Peu à peu, il gagne des adeptes impressionnés par la simplicité et la profondeur de son enseignement.
Le Développement du Zen en Europe
Grâce à sa détermination et à son charisme, Taisen Deshimaru établit rapidement des bases solides pour le zen en Europe :
– Il ouvre un dojo à Paris.
– Il dirige des sessions intensives de zazen.
– Il fonde plus de 100 dojos à travers l’Europe avec l’aide de ses disciples.
– Il crée le temple de La Gendronnière, le plus grand dojo zen occidental, devenu un centre emblématique de pratique.
L’un des grands talents de Taisen Deshimaru réside dans sa capacité à adapter l’essence du zen à l’esprit occidental, tout en restant fidèle à la tradition. Il insistait sur la nécessité de pratiquer zazen pour comprendre profondément la vie et soi-même, tout en répondant aux défis du monde moderne.
Une Vie au Service des Autres
Taisen Deshimaru voyait dans zazen un moyen de répondre au déséquilibre de la civilisation contemporaine. Infatigable, il intensifie son travail dans ses dernières années, déclarant :
« Ma vie sera peut-être brève, mais au moins elle n’aura pas été égoïste. »
Même gravement malade en 1982, il poursuit sa pratique quotidienne avec ses disciples. Il retourne au Japon au printemps de la même année et s’éteint le 30 avril, laissant pour ultime message :
« Please, continue zazen. »
Héritage
Taisen Deshimaru a transmis l’essence du zen, zazen, à ses disciples, qui perpétuent aujourd’hui son enseignement à travers les dojos et lors des grandes sessions au temple de la Gendronnière. Sa mission rappelle celle de Bodhidharma, qui apporta le zen en Chine, et de Dogen, qui l’introduisit au Japon.
L’œuvre de Taisen Deshimaru est une passerelle vivante entre les traditions orientales et les besoins spirituels de l’Occident moderne, offrant à chacun une voie d’éveil et d’harmonie à travers la pratique de zazen.